Comprendre les enjeux de l'agriculture

Un collectif d’universitaires fait entendre sa voix face au puissant lobby de la viande pour mettre en avant l’intérêt de la viande de laboratoire, une piste sanitaire et écologique intéressante selon ce collectif.

Se basant sur diverses études publiées par la revue Nature Communications et par le site Carbon Brief, le collectif dresse un constat négatif de la consommation de viande :

  • Un coût écologique croissant y compris pour l’élevage bio ;
  • Une consommation multipliée par huit pour une population multipliée par deux en deux siècles ;
  • Un animal nourri de fourrages, céréales et soja cultivés aux engrais et aux pesticides.

Le constat est tout aussi alarmant pour le poisson qui représente la moitié de l’élevage et dont l’alimentation provient de la faune marine.

Pourtant, les pouvoirs publics, comme les écologistes, restent timides face à la perspective d’autoriser la viande de laboratoire.  Seul Singapour s’est lancé dans l’aventure.

Pourtant les estimations chiffrées plaident en faveur de la viande de souche : réduction de l’impact climatique d’au moins 13%, réduction de la surface agricole de 90%, limitation de l’antibiorésistance et des zoonoses.

Évidemment, les appellations « viande de laboratoire » ou « viande artificielle » ne favorisent pas l’adoption de cette viande alternative. La force du lobbying Interbev anéantit les efforts de l’association Agriculture cellulaire France, pour faire connaître les travaux des startups travaillant sur la viande de souche.

Pourtant l’une de ces startup, Gourmey, travaille sur un foie gras sans gavage, conforme aux attentes d’amélioration de la condition animale.

Le collectif regrette que le rejet aveugle de cette option alimentaire prive la recherche du soutien nécessaire à une meilleure connaissance dans ce domaine. De plus, il laisse la voie ouverte au marché de la viande végétale dont même la filière viande dénonce l’imposture.

Le collectif d’universitaires composé d’experts en développement durable, de biologistes, de généticiens, ou d’historiens souhaite qu’une étude éclairée soit menée avec le soutien des pouvoirs publics pour éviter que la viande de laboratoire ne soit reléguée  au rang d’ initiatives futuristes dangereuses.

La mission s’avère difficile. La pandémie actuelle est déjà attribuée à une dangereuse violation par l’homme des lois de la nature.

Source : Le Monde