Des investisseurs institutionnels et privés ont promis quelque 12 milliards d’euros pour les cinq ans à venir afin de restaurer une bande de terre africaine qui va du Sénégal à Djibouti.
Le One Planet Summit du 11 janvier dernier a été l’occasion de relancer ce projet de « Grande Muraille Verte » dans l’optique d’offrir un avenir aux populations du Sahel et aux cent millions d’hectares de terres concernés. Ce projet d’ampleur a déjà 15 ans : un tracé de 8000 km attend les bonnes volontés, politiques, pour les États africains, financières, pour les investisseurs.
A l’instar des précédentes tentatives, il y a eu précipitation à créer le contenant avant d’avoir le contenu. L’Agence panafricaine en charge du projet a déjà 10 ans d’existence mais n’a réalisé que 4% du projet, et les fonds promis se font attendre.
Désormais le Président français a demandé d’adjoindre à cette agence les services d’un Secrétariat de la Grande Muraille Verte, rattaché à la Convention des Nations Unies, pour mieux encadrer le déploiement du projet, dans le respect des souverainetés nationales.
Dans ce projet de restauration, les différents intervenants comptent sur la reconstruction d’un paysage environnemental et économique viable pour répondre aux crises sanitaires et sécuritaires. Plusieurs piliers caractérisent cette vision :
- Restauration de l’écosystème ;
- Énergie solaire ;
- Agroécologie ;
Le projet ne touchera pas seulement les territoires, il impactera positivement la vie des familles, notamment des petits agriculteurs, garants de la sécurité alimentaire et de la stabilité géopolitique qui va avec.
Pour cette deuxième tentative, des financiers privés complètent la mise initiale des organismes institutionnels (Banque Mondiale, Banque africaine de développement…). Ainsi, en mars 2021, le Forum économique de Davos lancera un appel à projets pour le Sahel et récompensera le plus innovant.
Faire aboutir ce grand projet c’est prouver la capacité de résilience de l’humanité face à son avenir et entrevoir des solutions pour d’autres régions du monde, gangrenées par leurs propre écosystème politique et économique.