WILLAGRI
L’accaparement des terres n’est pas un problème purement africain. Partout dans le monde, les surfaces arables sont progressivement et discrètement acquises par des grands groupes qui opèrent dans le domaine agroalimentaire ou dans le secteur cosmétique.
En investissant dans les terres agricoles, les industriels s’assurent de la disponibilité des matières premières nécessaires à leur fonctionnement.
Dans son livre « Hold-up sur la terre », Lucile Leclair a décrit le phénomène d’accaparement et le risque de voir se développer une production agricole ciblée sur les besoins des industries de transformation. Ce hold-up foncier met aussi en péril la souveraineté alimentaire, la sécurité alimentaire passant sous le contrôle de grands groupes.
Le phénomène pourrait s’intensifier, le monde agricole vieillit et d’ici quelques années, 160.000 fermes seront à reprendre. Les jeunes agriculteurs pourraient être tentés de devenir des salariés de ces groupes pour sécuriser leurs revenus.
Les gouvernements ont une double mission ; certes ils doivent soutenir la dynamique économique de leurs territoires. Mais ils doivent aussi, en accord avec les ODD, garantir l’équité d’accès à la nourriture, et à une nourriture saine.
Source : TerreNet