Les satellites observent aujourd’hui 26 des 56 variables climatiques, d’où l’importance de leur présence dans la compréhension des phénomènes qui nous entourent.
Le programme Copernic a 20 ans. L’Agence spatiale européenne (ESA) en gère la composante technologique et met au service de tous, gratuitement, les résultats collectés.
Les premiers satellites de ce programme ont été lancés en 2014, toujours en binôme pour garantir la validité des données collectés et assurer la continuité du projet en cas de dysfonctionnement. La valeur du programme réside dans sa longévité et le volume de données obtenues : 250 To, soit 32.768.019 Mo par jour.
Les observations permettent, par exemple, d’évaluer les quantités de carbone, produites par l’homme à hauteur de 50% et captées par les deux principaux puits à carbone : les forêts et les océans. D’autres mesures permettent d’évaluer et de comparer les degrés de pollutions d’infrastructures portuaires ou aéroportuaires.
Cette surveillance depuis le ciel offre aux appareils politiques l’opportunité de prendre des décisions éclairées sur les sujets environnementaux. La volonté européenne est d’aller au-delà de ce monitoring des variables environnementales en y ajoutant des facteurs socio-économiques afin d’établir des niveaux de vulnérabilités.
Les experts en charge du programme réfléchissent déjà à une exploitation enrichie des données grâce à la digitalisation et à l’intelligence artificielle, dans un double objectif :
- Éviter un « gaspillage » de ces données inexploitées ;
- Améliorer les capacités de projection par modélisation.
Certaines missions sont ponctuelles et d’opportunité. Au début de la pandémie, l’ESA a lancé une collecte de variables économiques et agricoles portant sur les retards dans les productions agroalimentaires et sur la mise en place de corridors spéciaux, les green lanes, pour assurer les échanges de denrées malgré la fermeture de certaines frontières.
Le programme va évoluer et prendre le nom de Sentinel Expansion Missions pour répondre à des besoins de politiques sectorielles dans le domaine de l’environnement, du climat ou de l’agriculture et pour disposer d’un reporting en phase avec la Cop21 ou les Accords de Paris.
Les données récoltées enregistreront les taux d’évaporation pour une politique d’irrigation plus durable ou amélioreront l’observation des sols et de la végétation pour ouvrir la voie à une agriculture raisonnée, le smart farming. Ces nouvelles mesures viendront compléter les observations de Sentinel 2 et Sentinel 3, déjà en surveillance des sols, du couvert et des températures.
Un projet de 8 milliards d’euros et de nouvelles données très attendues.
Source : France Culture