Les questions de développement durable portent souvent sur des problématiques terrestres liées à notre environnement direct tel que les sols, l’air ou les ressources en eau mais il existe aussi un autre élément en danger : l’océan.
Le milieu océanique subit, lui aussi, des contraintes de réchauffement et d’acidification qui diminuent sa population. A cela s’ajoutent les activités de surpêche. Il faudra du temps avant d’inverser le cours des événements. Certains, plus pessimistes, considèrent que les actions correctives ne sont même pas engagées.
Des startups ont trouvé une autre façon de contourner la pénurie dans les océans : fabriquer du poisson. Pour ses défenseurs, cette nouvelle forme de consommation est à étudier même si elle ne règle pas la problématique de la disparition des ressources halieutiques.
Plusieurs laboratoires font proliférer des cellules germinales in vitro, composantes des cellules mâles et femelles. A la demande, ces cellules fusionnent pour produire des alevins. Au Japon, c’est le professeur Goro Yoshizaki et son équipe de l’université de technologie marine qui planche sur le défi. Aux États-Unis, la startup BlueNalu va mener des campagnes-test avec un poisson élaboré à partir de cellules-souches et servi dans les restaurants.
Le poisson de laboratoire génère moins d’engouement que celui de la viande de laboratoire selon le cabinet de consulting Good Food Institute, sans doute parce que nous sommes plus inquiets de l’air que nous respirons que de la survie de nos homologues à branchies.
La filière du « faux poisson » a toutefois déjà pris dans ses filets plusieurs startups :
- Good Catch avec son thon végétal vendu chez Whole Food ;
- Ocean Hugger et ses tomates qui imitent le thon ;
- New Wave Foods et ses crevettes d’algues et de soja ;
- Impossible Food, leader de la viande sans viande se met au poisson.
A l’instar du steak végétal, le poisson végétal n’est-il pas une usurpation d’identité alimentaire ? Ses promoteurs le mettent en avant comme une réponse à la surpêche, aux poissons contaminés et même aux attentes des consommateurs sensibles à l’odeur du « vrai » poisson.
Les startups Blue Nalu, ou Wild Type, travaillent sur de véritables cellules souches de poisson.
Ces entreprises américaines lorgnent sur l’Europe et l’Asie, deux continents plus consommateurs de poisson que les Américains et surtout, plus sensibles aux questions environnementales.
Cette solution ne règle qu’une partie du problème de l’appauvrissement des océans : la satisfaction du consommateur dans les pays riches qui pourra continuer à manger du poisson sur demande.
La question de la survie des populations côtières, dépendantes de cette ressource halieutique est aussi un enjeu de société.
Sources : Courrier International et Les Echos