Les Etats membres, la Commission européenne et le Parlement européen se sont mis d‘accord, la semaine dernière sur les règles concernant les énergies renouvelables pour la prochaine décennie. Ils privilégient l’électromobilité et les biocarburants de seconde génération. D’ici 2030, la part des énergies renouvelables doit atteindre 32 % dans le bilan énergétique global. Toutefois dans le secteur des transports cette part est fixée à 14 % au moins. Les biocarburants ne sont plus une alternative importante aux carburants fossiles. La part des biocarburants d’origine végétale qui était de 7% en 2020, doit rester constante jusqu’en 2030. La Commission européenne avait même proposé un plafond de 3,8 % mais les Etats ont voulu protéger les investissements actuels en bioéthanol et biodiesel. En revanche, l’électromobilité et les biocarburants de seconde génération (restes et déchets) seront plus fortement soutenus, ces derniers devront atteindre une part minimum de 3,5 % en 2030. Les huiles alimentaires se voient imposer un plafond de 1,7 % et pour ce qui est de l’huile de palme, son utilisation doit diminuer à partir de 2019 pour être éliminée progressivement d’ici 2030.
Les protestations se sont multipliées contre ce compromis. Pour les organisations environnementales il ne va pas assez loin. Pour respecter l’accord de Paris sur le climat il aurait fallu fixer un objectif de 45 % d’énergies renouvelables totales, estiment-elles. Ces organisations espèrent que cet objectif sera réévalué lors de la révision programmée dans 5 ans. Du côté des producteurs de biocarburants classiques, la déception est profonde ; ils considèrent que l’avenir des biocarburants est compromis. Selon leurs calculs les débouchés de biocarburants à base agricole, diminueront de moitié d’ici 2030 si l’on applique ce compromis. L’industrie des biocarburants va connaître des difficultés et la lutte contre le réchauffement climatique compromise. Surtout, la demande de produits agricoles de cette filière s’effondrera alors que les agriculteurs perdront une source importante de revenus et que des emplois disparaîtront dans les zones rurales des emplois, font valoir les acteurs de la filière.
MB Socopag