Comprendre les enjeux de l'agriculture

Au Tigré, région meurtrie par une guerre civile qui a tué près d’un demi-million de personnes, les « survivants » font face à une malnutrition durable. Le phénomène s’étend plus au sud.

Les organisations internationales craignent le retour à une famine d’ampleur, aussi meurtrière que celle de 1984 qui avait fait un million de morts. Les autorités éthiopiennes réfutent toute comparaison avec la grande famine des années 80 et accusent le Tigré d’une polémique plus politique que sanitaire.

C’est tout l’Est africain qui subit une sécheresse extrême et la campagne agricole promet de faibles récoltes. La situation est aggravée par la suspension de l’aide humanitaire, à la suite de la découverte d’un détournement de denrées par les autorités. Les organisations du Programme d’Aide Alimentaire (PAM) ont repris en main la désignation des référents locaux, tant pour le stockage que pour la surveillance.

En attendant le retour à une distribution normale, des initiatives ponctuelles se mettent en place : Shewit, professeur à l’Université de Makalé, a levé 800.000 euros et organise des déjeuners au bénéfice des habitants. Ceux-ci ont vu leur ferme et leur bétail détruits par les conflits et leurs terres grillées par la sécheresse.

Dans cette remise en question des circuits d’aide humanitaire, la population est la principale victime. S’ajoute l’ombre médiatique provoquée par le conflit israélo-palestinien. Seuls 33% des fonds destinés à l’aide humanitaire éthiopienne ont été mobilisés.

Source : Le Monde