Lors de la campagne de réappropriation des terres agricoles organisée dans les années 2020 par le Président Mugabe, quelque 4000 exploitants blancs ont été expulsés, au bénéfice de locaux. Une majorité des exploitations s’est retrouvée en friche et la production agricole a chuté. Aujourd’hui encore, les fermiers blancs réclament un dédommagement pour ces expulsions arbitraires.
On voit désormais apparaître des nouveaux systèmes d’irrigation dans les champs et des séchoirs à tabac au sein des exploitations. A la tête de ces exploitations, des fermiers blancs, de retour sur des terres appartenant désormais à des Zimbabwéens. Ces derniers, pris à la gorge par des dettes et une difficulté à rentabiliser les exploitations, font appel à l’expertise de ces fermiers blancs.
Le propriétaire zimbabwéen cède volontiers l’exploitation de sa terre à un fermier blanc en échange d’une commission sur les récoltes, environ 8%. Parallèlement, le gouvernement a soutenu l’investissement dans le secteur agricole. Cette combinaison permet au Zimbabwe d’afficher une belle campagne, avec une récolte valorisée à plus de 700 millions d’euros pour le tabac par exemple.
Les effets sont aussi visibles sur la production maraîchère, plus locale, le pays organise sa souveraineté alimentaire même si la situation reste précaire. En effet, les fermiers blancs ne peuvent toujours pas posséder de terres et les propriétaires zimbabwéens sont très dépendants du soutien de l’État.
Source : Courrier international