Comprendre les enjeux de l'agriculture

Le monde agricole achète des produits, des matériels et des services à des fournisseurs imposants ou parfois en situation de monopole. De plus en plus, ces ventes se font aux conditions du fournisseur.

Certains équipements, comme les tracteurs, ne peuvent plus être réparés directement par l’agriculteur sans faire appel à un service agréé de la marque, ce qui implique une dépense supplémentaire et un temps d’immobilisation.

Les agriculteurs, déjà sous la pression des distributeurs, souhaitent exploiter leur terre ou leur bétail plus librement. Ils veulent décider des produits ou services qu’ils achètent en toute indépendance.

Des initiatives s’organisent pour leur permettre d’accéder à des offres ou des technologies qui échappent aux mastodontes du secteur, de l’informatique au tracteur.

aDes associations proposent par exemple des logiciels libres pour faciliter le quotidien des exploitants.

Des collectifs s’organisent pour libérer le secteur de l’équipement agricole, à l’image de L’Atelier Paysan, une coopérative française qui conçoit des matériels pour l’exploitation. Il opère des tournées pour capter les besoins sur le terrain et recenser l’innovation. Une fois testé et amélioré, le prototype est modélisé, l’Atelier Paysan édite alors un plan et un tutoriel pour une mise à disposition auprès des agriculteurs.

D’autres réseaux militent pour des opportunités d’échanges de semences, Semences Paysannes en fait partie. Ce réseau est un lieu de rencontres entre les plantes, les territoires et les hommes, mais aussi une alternative aux fournisseurs industriels qui nuisent à la biodiversité. Cette quête de liberté est une lutte juridique et politique.  En Inde par exemple, les textes sont contraignants pour les petites ventes locales de semences, les agriculteurs ne peuvent pas s’y soumettre administrativement, pour des questions de temps et d’argent.

L’Europe va elle aussi contribuer à rééquilibrer un peu le poids des relations entre agriculteurs et fournisseurs. En 2021, la commission européenne devrait instaurer un « droit à la réparation » afin que les propriétaires de matériels agricoles ne soient pas otages de leurs fournisseurs.

Source : Techniques de l’Ingénieur