Comprendre les enjeux de l'agriculture
Cotonou

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Le 7 juin dernier, les 28 Etats membres de l’Union européenne ont signé un plan stratégique pour la future politique européenne de développement. Au sein de cette ambition globale, la relation privilégiée entre l’UE et les 79 Etats des pays d’Afrique (48 Etats), des Caraïbes (16) et du Pacifique (15) aura une place particulière. En 2020, l’UE et les pays ACP fêteront les 45 ans de leurs relations (première Convention de Lomé en 1975) et les 20 ans de l’Accord de Cotonou qui régit actuellement les échanges entre ces deux ensembles. Cotonou arrivera également à expiration en 2020 (le 29 février). L’ouverture formelle des discussions entre l’UE et les Etats ACP pour préparer l’après Cotonou doit se tenir au plus tard avant août 2018. Même s’il a un volet politique important, l’accord de Cotonou a une dimension commerciale non négligeable. L’Union européenne est le deuxième partenaire commercial des pays ACP, après les Etats-Unis. Et depuis, la première convention de Lomé, l’UE a mis en place un régime commercial préférentiel pour les pays ACP. L’économie des pays ACP repose essentiellement sur l’exportation des matières premières, et singulièrement des matières premières agricoles. Ces dernières représentent 90 % des exportations. L’agriculture emploie la majorité de la population active des pays ACP. Pour préparer les futures négociations, la Commission européenne a présenté le 22 novembre 2016 une communication intitulée : « Vers un partenariat renouvelé avec les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique après 2020 ». Ce document indique clairement le scénario privilégié par Bruxelles, un accord-cadre avec trois volets régionaux, un pour  chaque continent. La question budgétaire sera évidemment cruciale dans les négociations à venir. Actuellement, le financement des projets dans le cadre de l’accord de Cotonou (30,5 milliards d’euros pour la période 2014-2020) n’est pas intégré dans le budget européen. Qu’adviendra-t-il après 2020 ? Autre défi à relever : les négociations vont se dérouler en plein Brexit. Quelle place aura le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale de nombre d’Etats ACP, dans l’après-Cotonou ? La période qui s’ouvre est cruciale. Le Commissaire européen au développement, Neven Mimica, a bien raison de rappeler que les relations entre l’Union  européenne et les pays ACP  recouvre « le groupement géographique le plus vaste, le plus complet et le plus durable au monde ; nous sommes majoritaires à l’ONU ».

OM