Comprendre les enjeux de l'agriculture

Les besoins en eau de la Chine sont à l’échelle du pays. Pour maintenir sa croissance, elle doit assurer son approvisionnement en eau, parfois au détriment des pays voisins.

Des grands projets d’infrastructures hydriques alimentent les industries ou l’agriculture, mais aussi les 1,4 milliard d’habitants qui disposent en moyenne de 300 m3 par an. Cette moyenne cache une grande disparité territoriale : un Tibétain dispose annuellement de 186.000 m3 tandis que les populations agricoles de Tianjin, Shanghai ou Pékin manquent d’eau.

L’absence d’une politique de gestion de la ressource est en partie responsable de cette situation alors que le débit des grands fleuves chinois est supérieur à celui des fleuves qui traversent l’Europe. Le pays est aussi un grand émetteur de GES et connaît une multiplication d’évènements climatiques induits par le réchauffement (sécheresses, inondations).

La majorité des projets visent à rediriger les cours d’eau vers le Nord par l’intermédiaire de gigantesques canaux. A terme, 45 milliards de m3 d’eau seront acheminés vers le Nord.

La Chine compte aussi exploiter la ressource tibétaine pour la production hydroélectrique et l’irrigation. Le projet de construction d’un grand barrage hydroélectrique sur le fleuve tibétain Brahmapoutre, inquiète l’Inde. Ce fleuve alimente nombre d’Hindouistes, sa régulation par la Chine donnerait au pays un pouvoir « hydrique » sur l’Inde.

La Chine a récemment débloqué $162 milliards pour divers investissements en faveur de la préservation de sa ressource hydrique. Si le pays considère encore ses ressources comme étant au service de la croissance, il entame une réflexion sur une approche plus durable avec la création de zones « éponges » capables d’amortir les crues ou l’exploitation des eaux usées pour l’irrigation.

 

Source : Reporterre