« Les Belges sont invités à manger plus de frites, en Grande-Bretagne, les agriculteurs ont déversé des millions de pintes de lait dans la terre au lieu de les transformer en beurre. En Iran, des millions de jeunes poulets – qui auraient autrefois été cuits au barbecue – ont été enterrés vivants. En Inde, les agriculteurs nourrissent leur bétail avec des fraises plutôt que de les vendre sur les marchés », écrit Le New York Times. La pandémie du Cod-19 aurait-elle fait voler en éclats la théorie de Ricardo sur les avantages comparatifs ? En tout cas, elle a gravement perturbé les circuits d’échanges agricoles internationaux et exposé à la faim les pays spécialisés dans certaines cultures. Depuis 1990, le commerce international des produits agricoles a été multiplié par cinq ; 25% des produits agro-alimentaires sont l’objet d’échanges intercontinentaux. Les grandes multinationales agro-alimentaires ont profité de et accéléré cette évolution, aidés par divers traités de libre-échange. Aujourd’hui, l’Afrique risque de payer cher sa spécialisation, elle qui dépend des importations de blé et de riz. D’ailleurs, si le prix des céréales augmente, ce n’est pas dû à un quelconque accroissement de la demande mais aux restrictions à l’exportation prises par la Russie ou le Vietnam. Cela ne signifie pas, selon de nombreux économistes, qu’il faille « déglobaliser » la production agricole mais adopter des modes de production intermédiaires qui fassent plus de place à la diversification locale des productions.
Source : New York Times