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Nés avec la Révolution française, les restaurants sont en train de faire les frais d’une autre révolution : la livraison des repas à domicile, baptisée par certains « les repas sur roues ». Des sociétés comme Alibaba et Uber investissent des milliards de dollars dans la livraison de repas à partir de restaurants ou, de plus en plus, de dark kitchen ou cuisines virtuelles. Installées dans des locaux bon marché, ces dernières produisent des repas uniquement destinés à la livraison à domicile. Uber a investi $ 150 millions pour contrôler City Storage Systems qui gère des cuisines virtuelles. Amazon est en train de négocier une prise de contrôle de Deliveroo à Londres pour la somme de $ 575 millions. Les sociétés de livraison sont en train de susciter une révolution au sein même de la restauration traditionnelle. Elles offrent aux restaurants la possibilité d’une expansion sans prise de risque ou achat de nouveaux locaux. Mais cet avantage risque de se retourner contre ces restaurants car les sociétés de livraison apprennent mieux à connaître les goûts de leurs clients et, à terme, de les leur « voler ». Grâce à l’intelligence artificielle, ces sociétés de livraison apprennent vite ce que leurs clients aiment manger et quand. Beaucoup commencent, grâce à leur base de données, à préparer les repas à l’avance avant même d’en recevoir la commande. Dans un avenir, encore assez lointain, ne risquent de survivre que les restaurants jouissant d’une forte notoriété. Pour l’instant le développement de la restauration « virtuelle » est plus rapide dans les pays où l’industrie de la restauration traditionnelle est relativement peu développée. La Chine, par exemple, compte 355 millions d’utilisateurs d’applications de livraisons à domicile.
Source : ft. com