Au Brésil, le nouveau président, Jaïr Bolsonaro, vient de transférer au ministère de l’Agriculture les compétences concernant les zones de protection des communautés indigènes et des communautés afro-brésiliennes. Jusqu’à présent ces zones de protection relevaient de la FUNAI, la Fondation nationale de l’Indien, l’organisme gouvernemental chargé de cartographier et de protéger les terres occupées par les Indiens. Le président considérait qu’il avait trop de pouvoirs. Cette décision suscite beaucoup d’inquiétudes. La ministre de l’agriculture, Tereza Cristina, elle-même ingénieure agronome, élue députée fédérale en 2014, elle était à la tête du groupe agricole du Parlement et présidente de l’organisation «Bancada Ruralista» qui défend les intérêts des grands propriétaires terriens. Les critiques craignent que Tereza Cristina ne manifeste que peu d’intérêt pour la protection des communautés indigènes considérées comme « les gardiennes de la forêt » dans des zones isolées qui couvrent 15 % du territoire et abritent 1 million de personnes. De plus, Jaïr Bolsonaro a annoncé pendant la campagne électorale qu’il n’y aurait pas d’extension des zones de protection pour les indigènes et qu’il suivrait le président Trump en quittant la convention de Paris sur le climat.
MB (Socopag)