Comprendre les enjeux de l'agriculture

Le Brésil a officialisé fin décembre dernier son programme RenovaBio de décarbonation des transports pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé dans le cadre de la COP 21. Il s’agit, à l’horizon 2030 de réduire de 43 % les émissions de gaz à effet de serre des transports.

Le programme prévoit un investissement massif dans la filière biocarburants, évalué à 430 milliards de dollars. Les investissements porteront sur les plantations de canne à sucre, la recherche variétale et les outils industriels. Le Brésil entend ainsi produire 40 milliards de litres d’éthanol à l’horizon 2030 ce qui nécessiterait au moins 25 nouvelles usines dédiées et des investissements équivalents à 75 à 100 $ par tonne de canne écrasée.

La mise en œuvre de ce futur dispositif reposerait sur l’émission par les pouvoirs publics de crédits de décarbonation dénommés CDBIO, attribués aux producteurs de biocombustibles, selon leur caractère plus ou moins polluant. Les distributeurs et utilisateurs de biocombustibles devraient acquérir ces nouveaux instruments sur un marché financier dédié, à concurrence de leurs besoins. RenovaBio permettrait ainsi un pilotage fin par l’État de la production de biocombustibles.

Reste à déterminer la capacité financière des acteurs privés brésiliens à financer ce programme et des pouvoirs publics à le soutenir. Les décrets d’application devraient apporter d’ici quelques mois des précisions sur la mise en œuvre concrète de ce programme.

MB (Socopag)