L’Afrique dispose d’un savoir-faire en matière de lutte contre la multiplication des sécheresses. Sur la base des expériences menées dans le cadre de son programme AdaptAction, l’Agence France Développement (AFD) a répertorié les cinq plus intéressantes d’entre elles.
Réemploi des eaux usées : la Tunisie, confrontée aux problèmes de pénurie d’eau, déploie une stratégie de gestion de toutes ses ressources hydriques dont ses eaux usées une fois traitées. L’État permet leur réemploi dans divers secteurs : agriculture, espaces verts, industries…
Maintien des nappes phréatiques : au Sénégal, les secteurs miniers et agricoles mettent en péril les nappes phréatiques. Le gouvernement concentre ses efforts sur leur rechargement en favorisant l’infiltration et la canalisation des eaux de pluie vers ces réserves souterraines. Des bassins de rétention sont remis en service et des espaces naturels sont reboisés. En parallèle, le gouvernement incite les agriculteurs à adopter un mode de culture plus durable : amendement organique, cultures diversifiées…
Rétention d’eau dans les sols : les terres arides peinent à profiter des pluies. Pour améliorer le captage de l’eau et la conservation du taux d’humidité dans les sols, les agriculteurs africains creusent des petits canaux remplis de pierres. En cas de pluie, le ruissellement est ainsi ralenti par ces cordons filtrants qui retiennent les sédiments et l’eau dans les sols. Des études montrent que cette technique améliore les rendements jusqu’à 70%, selon AFD.
Incitation à l’agroforesterie : pour accélérer le développement de la biodiversité, plusieurs États poussent leurs agriculteurs vers l’agroforesterie qui consiste à réunir sur une même exploitation végétation, culture et élevage. Cette stratégie produit un écosystème favorable : la végétation procure de l’ombre et de la fraîcheur pour les cultures et les cheptels.
Inclusion des acteurs : la lutte contre le réchauffement climatique n’est efficace que si elle est conjointement menée. La solution technique ne peut se passer d’une action publique concertée pour préserver l’équilibre entre les usagers. A titre d’exemple, dans le cadre du projet de recharge des nappes phréatiques au Sénégal, l’ensemble des acteurs a contribué à l’élaboration du plan de faisabilité : autorités, experts, exploitants agricoles et industriels.
Source : AFD