Au Nord-Ouest du Sénégal, les horticulteurs font face à une hausse du prix des intrants : 60% pour l’urée et 300% pour le NPK, un engrais composé d’azote, de phosphore et de potassium. Le pays importe 15 à 20% des engrais minéraux utilisés et 60% de ses engrais organiques.
Afin de maintenir la productivité agricole sans pénaliser les objectifs environnementaux, le gouvernement soutient les solutions de fertilisation verte. Cette initiative s’inscrit dans le Plan Sénégal Émergent Vert (PSE).
Les engrais organiques sont subventionnés à hauteur de 50% mais ils représentent seulement 10% des volumes utilisés par les agriculteurs. Le gouvernement vise un doublement de ces engrais organiques, un challenge face aux préoccupations liées à la souveraineté alimentaire et au maintien de la capacité exportatrice du pays.
Sur le terrain, le déploiement du PSE Vert connaît quelques limites. Selon la dernière enquête menée par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), la moitié des agriculteurs n’avaient pas connaissance des dispositifs de subvention et seuls 15% en avaient bénéficié, majoritairement des agriculteurs portés par des programmes d’ONG. Par ailleurs, les producteurs relèvent que la fertilisation organique nécessite une quantité d’engrais supérieure et que leur disponibilité est plus aléatoire.
Au Sénégal, les intrants minéraux, la monoculture, la salinisation et le changement climatique laissent une terre arable appauvrie. Malgré cela, le gouvernement ne peut envisager une transition agroécologique généralisée. Il entend surfer sur la pénurie d’intrants pour stimuler localement des projets d’agroécologie et valoriser la production de compost à partir de branches et de déjections animales.
Source : Le Monde