Comprendre les enjeux de l'agriculture

Le Programme Alimentaire Mondial, première organisation humanitaire au monde avec 10 millions de réfugiés aidés en 2021, fait face à une situation inédite pouvant accentuer l’insécurité alimentaire tant en Afrique de l’Est qu’en Afrique de l’Ouest. A l’image d’autres associations humanitaires, Le PAM déplore un manque de financement et a commencé à réduire les approvisionnements sur le continent. $426 millions sont en effet nécessaires pour répondre au besoin croissant d’alimentation des réfugiés dans un contexte où la guerre en Ukraine provoque la raréfaction des céréales et l’explosion de leur prix de vente. Ces différents facteurs conduisent à une forte tension auquel le PAM répond pour l’instant, et contre son gré, par une réduction de moitié des rations en Afrique dont pâtissent trois-quarts des réfugiés, notamment en Éthiopie, au Kenya, au Soudan du Sud et en Ouganda. L’Afrique de l’Ouest n’est pas épargnée. Des restrictions ont également été observées au Burkina Faso, au Cameroun, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad. Un sort analogue pourrait se produire au détriment des réfugiés burkinabais, nigériens, mauritaniens ou encore maliens. Les $15 milliards annuels (représentant le besoin de financement 2021) ne suffisent donc plus à couvrir la mission du PAM tandis que la guerre en Ukraine a aggravé la crise mondiale en créant 6 millions de réfugiés supplémentaires. La perspective d’une situation particulièrement critique semble donc poindre et conduira à faire basculer des dizaines de millions de personnes dans l’insécurité alimentaire, selon les propos du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Le PAM donne pour l’instant la priorité aux familles les plus vulnérables auxquelles sont acheminées les denrées alimentaires vitales. Cette situation constitue un triste constat dont les responsables de l’organisation humanitaire se sont émus à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés le 20 juin 2022.

Source : PAM