La Changing Markets Foundation et Greenpeace dénoncent une surexploitation des ressources halieutiques dédiées à la fabrication de farine et d’huile de poisson pour l’alimentation animale, au détriment de l’alimentation humaine.
Selon ces organisations, même si cette pêche réservée n’a rien d’illégale, elle met en péril la sécurité alimentaire des populations d’Afrique de l’ouest qui vivent principalement de cette ressource. Les 500.000 tonnes de poisson prélevées annuellement pourraient nourrir plus de 30 millions d’Africains dont c’est la principale source de protéines et alimenter la chaîne de valeur locale ( pêche artisanale, transformation, vente locale… ).
De plus, l’industrialisation de cette pêche met en danger des espèces comme la sardine plate ou ronde et le bonga. De 2010 à 2019, la production de farine et d’huile de poisson est passée de 13.000 à 170.000 tonnes dans cette zone d’Afrique, principalement à destination de l’Europe et de l’Asie pour nourrir des élevages de saumons, de truites et de porcs.
Les flottes chinoises accusées de surpêche dans les eaux d’Afrique ne seraient donc qu’un maillon de ce pillage, les géants de la production aquacole ainsi que leurs clients (grandes enseignes de distribution) jouent aussi un rôle. Il est urgent d’agir face à un secteur aquacole qui fournira, selon la FAO, 60% du poisson consommé en 2030 et des eaux africaines menacées d’épuisement d’ici là.
Greenpeace invite les pays exportateurs et importateurs à faire cesser ces modèles économiques basés sur une exploitation intensive des ressources, en totale contradiction avec les objectifs de développement durable « affichés » par ces mêmes pays.
Source : Agence Ecofin