La Malaisie et l’Indonésie concentrent 84 % de parts du marché mondial de l’huile de palme dont une grande partie est exportée dans l’Union européenne. Or, cette huile a mauvaise réputation surtout en Europe. Elle est accusée d’être à l’origine de la disparition des forêts tropicales du Sud Est asiatique et de contribuer à la destruction d’espèces animales rares comme l’orang-outang. Si bien que le Parlement européen a décidé de la bannir des biocarburants à partir de 2021. Les gouvernements indonésien et malaisien multiplient les pressions pour préserver leurs marchés en Europe, du moins pour retarder les échéances tout en se mobilisant pour trouver d’autres débouchés ailleurs. Ainsi le « Malaysian Palm Oïl Concil (MPOC) a été chargé de nouer des contacts avec certains pays afin d’y promouvoir l’utilisation de l’huile de palme malaisienne. Selon la ministre de l’Industrie, Teresa Kok, il s’agit de l’Iran, des Philippines, de la Turquie, et de l’Est africain.
Mais la Malaisie et l’Indonésie sont non seulement confrontées à la menace de perte du marché européen, mais également à une concurrence internationale accrue parfois inattendue.
La Colombie par exemple, a augmenté ces dernières années sa production de 1,1 à 1,5 million de tonnes. Avec la fin de la guerre civile, ce pays a décidé d’étendre les plantations dans les régions où la paix est revenue. Son objectif : conforter sa position de plus grand producteur d’huile de palme d’Amérique du Sud.
La Tanzanie, en Afrique, veut développer les plantations de palmiers à huile avec le concours des prisonniers pour les y engager ensuite. La banque Tansania Agricultural Bank (TADB) et les autorités gouvernementales chargées des prisons ont présenté ces derniers jours les projets de plantations dans la région de Kigoma. La construction d’une raffinerie est prévue à proximité du lac Tanganyika.
MB Socopag