Comprendre les enjeux de l'agriculture

Déjà premier producteur mondial d’arabica, le Brésil serait-il en train de détrôner le Vietnam, champion mondial du robusta ? Ce ne serait qu’une question de quelques années selon les spécialistes. Cette offensive brésilienne est due à deux facteurs : la chute du real qui rend son café plus compétitif et, surtout le bond de 75% de sa production de robusta en 2019/2020 par rapport à 2018. Cet impressionnant accroissement de la production brésilienne s’explique par l’utilisation de nouvelles technologies, de plantations d’arbres plus productifs ou de culture d’espèces au goût plus savoureux par les planteurs du géant sud-américain alors que les caféiers vietnamiens sont vieillissants. Mais le Brésil n’est pas le seul concurrent du Vietnam. L’Indonésie, troisième producteur mondial de robusta s’y met elle aussi. Elle compte accroître sa production de plus de 50% en cinq ans grâce à une meilleure utilisation des engrais et à l’amélioration de la qualité de ses semences. Enfin la saga du café ne s’arrête pas là. Le robusta risque aussi de détrôner l’arabica, variété la plus noble du café. Le premier est, en effet, plus facile à produire, et beaucoup moins cher. Il résiste, en outre, mieux aux maladies et aux coups de froid. De plus, il semblerait que les consommateurs asiatiques apprécieraient particulièrement son goût.  L’arabica de qualité, lui, ne pousse bien qu’à plus de 1 000 mètres d’altitude ce qui rend sa transformation et son transport plus compliqués.  Cette surproduction effrénée du robusta a fait plonger son cours à son niveau d’il y a dix ans.

Source : Les Echos