Les politiques agricoles jouent-elles le rôle majeur qui devrait être le leur pour la réalisation des objectifs de développement durables des Nations-Unies à l’horizon 2030 ? Pour répondre à cette question, la fondation FARM a décidé de créer un observatoire mondial des politiques agricoles. L’objectif en est de fournir des indicateurs synthétiques et des éléments d’analyse pour comparer, suivre et évaluer l’efficacité des politiques agricoles. Le premier rapport de cet observatoire a été présenté le 6 mai au siège du Crédit Agricole à Montrouge. Il a été présenté par Jean-Christophe Debar et Abdoul Fattath Tapsoba. Voici les conclusions des auteurs du rapport :
- Des écarts de dépenses publiques de soutien de 1 à 5 entre pays à faible revenu et pays à revenu élevé
- La majorité des pays africains ne respectent pas les engagements de Malabo de consacrer au moins 10 % de leurs dépenses publiques à l’agriculture… écart moyen de 1 à 3
- Débat sur l’efficacité du soutien : choix entre aides aux producteurs, aides aux consommateurs et investissements publics dans l’agriculture
- Débat sur le ciblage du soutien vers les petites et moyennes exploitations via par exemple la transformation des subventions aux intrants en aides directes
- Débat sur la cohérence des politiques publiques
- Un cadre multilatéral de règles sur le soutien à l’agriculture contesté de toutes parts…
- Par les pays à revenu élevé : au nom de la forte hausse du soutien dans les pays émergents, permise par l’OMC au titre du « traitement spécial et différencié » et dépassant parfois les plafonds autorisés
- Par les pays émergents : au nom du maintien d’un niveau élevé de soutien dans les pays riches, sans plafond pour la « boîte verte »
- Par les pays à faible revenu : aucun gain tangible par exemple sur le coton
- …et incomplet
Pressions pour une intégration plus forte du développement durable (inclusion de normes sociales et environnementales) dans les accords commerciaux