Ces dernières années, les surfaces agricoles voient fleurir les panneaux solaires. L’engouement pour cette énergie fait craindre aux agriculteurs le développement de projets d’envergure, plus intrusifs.
Pour compenser la baisse de production de sa parcelle touchée par la sécheresse, Benoît Valery, vigneron, a installé des panneaux photovoltaïques surplombant ses ceps pour les protéger des canicules. Viticulture et production électrique coexistent. Ce projet innovant, dénommé Treillesol, a été retenu par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) lors d’un appel à projets.
D’autres agriculteurs sont plus critiques sur le projet solaire. Le photovoltaïque consomme de grandes surfaces agricoles parce que celles-ci sont planes et peu coûteuses à acquérir.
Pour l’Ademe, l’agrivoltaisme a un avenir si le photovoltaïque apporte un service supplémentaire sans dégrader la surface cultivée ou remplacer la source de revenu agricole.
Le photovoltaïque doit apporter une plus-value :
- Contribution à l’agriculture face au changement climatique ;
- Protection contre les aléas ;
- Amélioration du bien-être animal ;
- Soutien agronomique pour certaines cultures.
Tous les pays soutiennent la transition vers les énergies renouvelables. La difficulté est de contrôler que les investissements prennent en compte le principe de cohabitation pérenne avec la production agricole.
En France, des projets importants sortent de terre :
- Aveyron : 200 hectares bientôt équipés en panneaux ;
- Hérault : 200 hectares dans le cadre du projet Solarzacsur un ancien domaine agricole ;
- Gironde : 2000 hectares en cohabitation avec de la forêt et de la culture de maïs ainsi que 2000 autres hectares dans le cadre du projet Horizeo, qui comprendra un data center en lieu et place d’une forêt de pins.
Antoine Nogier, président de l’association française Agrivoltaisme insiste sur l’importance d’encadrer le développement des installations de ce type, d’autant que des géants investissent le marché alors que les bénéfices pour le secteur agricole ne sont pas toujours clairement établis
Source : Reporterre.