Des régions agricoles se désertifient tandis que d’autres, encore arides, pourraient devenir fertiles avec la hausse des températures. C’est le cas du Grand Nord canadien selon un article publié dans la revue Current Biology. Les auteurs estiment que d’ici 40 ans ce territoire pourrait offrir, à la faveur du réchauffement, près de 6,5 millions de km 2 de terres cultivables.
Favorable pour certains, cette projection constitue pour d’autres une menace supplémentaire sur des espaces de biodiversité encore préservés, du fait de cet environnement hostile. De plus, ces vastes zones de stockage du carbone atténuent le réchauffement climatique.
L’extension des superficies cultivables est déjà une menace pour les différents espaces forestiers à travers le monde. La dégradation de la productivité agricole va amplifier la pression sur les espaces sauvages et sur le potentiel agricole qu’ils représentent.
Les scientifiques estiment que 6% des terres cultivables ne le seront plus à l’horizon 2050-2061 et que celles encore cultivables ne seront plus en mesure de produire certaines variétés malgré une population croissante. Les indicateurs convergent donc vers l’accroissement d’un risque d’insécurité alimentaire.
Pour certains, ce scénario catastrophe reste contournable si l’on modifie les pratiques agricoles, pour aller vers plus d’agroécologie par exemple, et si on adopte d’autres modes alimentaires, notamment dans les pays industrialisés où le gaspillage est encore très répandu. Produire plus n’est pas un objectif en soi, précisément parce que cette surproduction n’ira pas nourrir les populations dans le besoin.
Source : Reporterre