Comprendre les enjeux de l'agriculture

Il existe de nombreux travaux qui mettent en évidence l’impact de l’agriculture sur la biodiversité, du moins en apparence. Selon des chercheurs de l’INRAE et du CNRS, les méthodologies employées pour mener ces travaux sont parfois biaisées.

Les chercheurs se sont penchés sur la façon dont sont abordées et traitées les connaissances liées au sujet d’une étude.

Certains travaux aboutissent par exemple à la conclusion que l’agriculture intensive nuit à la biodiversité alors qu’elle permet une production importante pour une surface minimum empruntée à la nature et à sa biodiversité. Les deux écoles s’affrontent : land sharing versus land sparing. Dans le premier cas, il y a répartition des usages exploitation/biodiversité, dans le deuxième cas, les deux se fondent.

D’autres travaux sont favorables au land sparing, arguant que la perte de biodiversité survient uniquement au moment du démarrage de l’exploitation alors que cette productivité à bas coût favorise une surconsommation des denrées, avec un risque d’extension des surfaces. La réflexion dépasse la sphère scientifique.

La responsabilité admise de l’agriculture dans la dégradation de la biodiversité occulte d’autres causes, notamment dans le cas de la disparition des insectes où l’urbanisation joue aussi un rôle. Les chercheurs de l’INRAE ont constaté que sur certaines études concernant les insectes, les zones de prairie avaient été comptabilisées comme zones de culture, faute d’une lecture avertie des images satellitaires.

Ces constats rappellent que les études, et connaissances qui en découlent, n’ont pas un caractère exclusivement scientifique. Elles doivent faire appel à d’autres disciplines : économie, social…

Les contre-analyses sont encore rares et pas toujours perçues comme légitimes alors qu’elles sécurisent des résultats scientifiques sur lesquels les pouvoirs publics fondent leurs politiques.

Source : INRAE