Comprendre les enjeux de l'agriculture

Pratiquant une agriculture pluviale à 90%, les pays du Sahel sont particulièrement exposés aux dégâts de la sécheresse. Pour améliorer leur souveraineté alimentaire, ces pays accélèrent leurs investissements dans l’irrigation. Six pays – Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad – se sont fixés pour objectif de parvenir à un million d’hectares de terres irriguées avant 1935 au Forum Dakar +10 qui s’est tenu du 6 au 9 avril à Dakar. Il en est issu la Déclaration de Dakar sous forme de feuille de route qui définit sept axes d’investissement prioritaires dont le soutien aux programmes d’irrigations nationaux intégrant une dimension régionale, , l’amélioration de la performance des services publics et communautaires, , la promotion de l’irrigation dirigées par les agriculteurs et la réduction du déficit d’investissement. Il est également prévu la promotion d’une approche territoriale intégrée combinant gestion de l’eau, des sols et accès au marché et la diversification des sources d’eau pour accroître la résilience climatique ainsi que le renforcement des capacités des systèmes pour faire face aux conflits et aux aléas environnementaux. Ce n’est pourtant pas la première fois que l’objectif d’irriguer un million d’hectares de terres agricoles est évoqué dans la région. En 2013, une première Déclaration de Dakar sur la relance de l’irrigation au Sahel visait déjà cet objectif. Mais depuis, les surfaces irriguées dans la région n’ont progressé que de 285 000 hectares, atteignant actuellement 685 000 hectares, soit 47 % de l’objectif initial. Les projections formulées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévoient que les températures au Sahel augmenteront d’au moins 2 °C entre 2021 et 2040, soit un rythme 1,5 fois supérieur à la moyenne mondiale. Le défi est immense pour les pays de la région, comme le Sénégal où seulement 7 % des terres cultivées sont irriguées, d’après les données du Partenariat mondial de recherche agricole (CGIAR). Au Burkina Faso, la FAO estime que le pays dispose d’un potentiel de plus de 233 500 hectares de terres irrigables pouvant servir à la culture du riz, soulignant toutefois que moins de 5 % des superficies irrigables sont mises en valeur.

Source : Agence Ecofin