Comprendre les enjeux de l'agriculture

L’élection de Donald Trump et ses promesses de déportation massive de migrants illégaux suscitent des inquiétudes parmi les agriculteurs américains, qui dépendent d’une main-d’œuvre migrante. En Floride, des lois strictes sur l’immigration ont entraîné une hausse des salaires pour les travailleurs agricoles, rendant la situation encore plus difficile pour les producteurs. Tony DiMare, un cultivateur de tomates, souligne qu’une déportation générale serait désastreuse pour l’agriculture, car elle pourrait réduire la main-d’œuvre disponible.

Le programme H-2A, qui permet d’embaucher des travailleurs étrangers légalement, est complexe et coûteux, ce qui limite son utilisation. De nombreux travailleurs migrants, craignant des contrôles, ont quitté la Floride, ce qui a conduit à l’abandon de certaines récoltes. Les coûts de main-d’œuvre en hausse risquent d’être répercutés sur les consommateurs, affectant le prix des produits alimentaires. Ainsi, on estime que les déportations massives feraient augmenter le coût d’un hamburger fait maison de 41 cents sur un coût total de $ 3,28.

Des experts agricoles s’inquiètent des conséquences économiques d’une telle politique, notamment une inflation accrue. Les agriculteurs espèrent que les déportations cibleront principalement les criminels, ce qui n’est pas le cas des raids qui ont déjà commencé. Les fermiers cherchent des solutions pour sécuriser une main-d’œuvre fiable tout en naviguant dans un environnement législatif incertain.

Rappelons que que l’agriculture américaine emploie 850 000 travailleurs dont une moitié de sans-papiers. Parmi eux, on compte  160,000 travailleurs qui migrent avec les saisons pour récolter des légumes, notamment en Floride. Le coût de la main-d’œuvre H2-A (travailleurs disposant d’un permis de travail de saisonnier) a augmenté à 16,23 $ de l’heure, contre environ 10 $ pour les travailleurs sans-papiers.

Source : Bloomberg