Remettre en question la fabrication de biocarburant pour assurer la sécurité alimentaire, c’est opposer l’environnement à l’homme selon Françoise Labalette, responsable économique chez Terres Univia.
L’énergie est aussi un levier de la production alimentaire. Stopper la production de biocarburant redonnerait l’avantage aux énergies fossiles, un recul pour la transition environnementale et la dépendance énergétique.
Les États-Unis adoptent cette vision et encouragent la production de bioéthanol afin de limiter la flambée des prix à la pompe tandis que certains pays européens envisagent d’en réduire la production.
Ainsi l’Allemagne – comme la Finlande, la Suède, la Lettonie et la République Tchèque – pourrait suspendre l’obligation d’incorporation de biocarburant ou tout simplement son usage pour une période donnée.
La France, première productrice européenne, ne s’est pas encore prononcée. Près 4% de sa surface agricole est réservée à la production de biocarburants et, selon un sondage réalisé par Terre-Net fin avril 2022, 72% des personnes interrogées estiment qu’il faut poursuivre la transition énergétique en faveur des biocarburants.
Pour le moment, certains fournisseurs, à l’image de Saipol, ont décidé d’écouler exclusivement le colza pour la filière du biocarburant, réservant l’huile de tournesol à la consommation alimentaire.
Nicolas Rialland, directeur des affaires publiques et environnement à la CGB, relève aussi que les biocarburants améliorent la résilience de l’économie :
- Coproduction de drêches pour l’alimentation animale ;
- Installation de distilleries ou amidonneries, adossées à la production
Source : Terre-Net