Comprendre les enjeux de l'agriculture

L’actualité décrit fréquemment les méfaits du changement climatique sur les territoires et les populations, mais certains endroits de la planète, dits hostiles, pourraient tirer profit du réchauffement climatique.

Avec celui-ci, des zones pourraient devenir des espaces fertiles et dessiner une nouvelle carte agricole mondiale, à l’image de la Sibérie, en Russie.

Avec les récents événements (covid, conflit ukrainien, délais maritimes…) le monde constate l’importance et la puissance exportatrice de la Russie concernant des denrées essentielles comme les céréales. Sa domination pourrait se renforcer si ses capacités de production se renforcent grâce à l’apparition de surfaces arables supplémentaires.

Guillaume Bagnarosa, enseignant-chercheur à Rennes School of Business, appelle l’Europe à prendre en considération cette probabilité dans la construction de sa propre politique agricole future.

Selon lui, le dégel du sud de la Sibérie combiné à une modernisation de ses exploitations, permettra à la Russie d’augmenter sa production agricole de plusieurs millions de tonnes dans les cinquante prochaines années. Elle peut espérer devenir le grenier du monde. D’ores et déjà, son action à l’encontre de l’Ukraine lui permet d’immobiliser et d’affaiblir, au moins temporairement, un de ses principaux concurrents de la production de blé et de tournesol.

La lutte contre le réchauffement climatique n’est pas qu’une action environnementale. C’est aussi le moyen de garder sa capacité à produire pour s’imposer dans les échanges, gagner des parts du marché mondial et garantir son autonomie alimentaire.

Ces derniers mois, chaque pays mesure le gage de souveraineté offert par les terres arables. Les grandes puissances achètent des terres en dehors de leurs propres frontières pour assurer cette souveraineté et asseoir leur pouvoir.

Source : Ouest-France