Le CIRAD s’est penché sur l’état de la filière cacao, confrontée à une multitude de défis : changement climatique, déforestation, pauvreté, maladies…
Il est urgent de réformer cette filière pour la rendre plus durable face à une augmentation croissante de la demande.
Les producteurs, soumis aux aléas, étendent les surfaces cultivées pour satisfaire la demande, au mépris des espaces naturels. Le Ghana a subi une déforestation d’un quart de sa forêt en vingt ans pour permettre une production suffisante de cacao.
Cette culture présente une faible productivité, ce qui ne permet pas à son exploitant de vivre confortablement sur le plan économique. La monoculture facilite aussi la propagation des maladies et fragilise le revenu du cultivateur.
Les études démontrent que le cacaoyer a besoin d’une biodiversité environnante pour lui assurer de l’ombre et de l’humidité tandis que le cultivateur tire de cette diversité d’autres ressources alimentaires telles que les fruits (agrumes, mangues, bananes…).
Le Cirad et l’Irad émettent l’hypothèse que le cacaoyer combiné à l’agroforesterie présente les meilleures chances de satisfaire une production durable et rentable pour les exploitants, en limitant les aléas dus au climat ou aux maladies (revue Perspective).
La Côte d’Ivoire et le Ghana représentent 63% de la production mondiale et la quête d’une nouvelle cacaoculture durable est une question de survie économique pour ces pays.
Lancé en 2020, le projet Cocoa4Future rassemble les acteurs de la filière cacao autour de la nécessaire transformation de sa production, en déterminant les meilleurs modèles de culture et en proposant une organisation du secteur qui rémunère suffisamment le producteur.
Pour cette mission, financée à hauteur de 7 millions d’euros, les partenaires (coopératives, entreprises privées, ONG, institutions de recherche et de formation, ministères, producteurs, Union européenne) vont suivre, durant les quatre prochaines années, 150 cacaoyères cultivées dans différentes conditions afin d’établir le meilleur contexte en termes de :
- Productivité ;
- Rentabilité ;
- Durabilité.
En parallèle, 350 exploitations indépendantes, ivoiriennes et ghanéennes, seront mises sous observation pour recenser les techniques locales et compléter les connaissances.
Source : CIRAD