Comprendre les enjeux de l'agriculture

Dans une tribune, un collectif d’experts sur la sécurité alimentaire et les marchés internationaux, alerte les pouvoirs publics français sur les dégâts qu’engendrerait une mise en culture massive de surfaces européennes aujourd’hui réservées à la biodiversité.

Opposer la sécurité alimentaire à la préservation environnementale est un faux débat. Les experts rappellent que la production mondiale de denrées alimentaires est suffisante, voire en excès d’un tiers selon la FAO.

Une surproduction de denrées risquerait d’alimenter des pays développés déjà approvisionnés en quantité suffisante, d’autant q’une partie de ces denrées est destinée à l’alimentation animale ou aux biocarburants.

Les populations des pays en voie de développement  continueront à ne pas accéder à cette éventuelle surproduction faute de moyen ou par exode forcé.

Pour le collectif, les menaces qui pèsent sur l’écosystème mondial ne peuvent être ignorées. Elles n’autorisent pas un retour à une agriculture débridée, en partie responsable de la situation actuelle. L’ensemble des indicateurs sont alarmants : pollution, changement climatique…

Les recommandations du collectif s’appuient sur une analyse plus globale des flux avec des hypothèses de répartition plus efficaces. Les céréales pourraient être orientées vers l’alimentation humaine en priorité, par exemple.

Une production intensive à n’importe quel coût, y compris écologique, n’éradiquera pas la famine mais accélérera la dégradation de la biodiversité, du climat et des ressources nécessaires à l’homme.

Selon le collectif, il faut repenser tout le système alimentaire sous un angle global, prenant en compte la valeur des écosystèmes agroécologiques.

Source : Le Monde