Comprendre les enjeux de l'agriculture

Le sud-est marocain accueille le plus vieux rucher collectif du monde, un trésor du patrimoine berbère datant de 1850

Les colonies d’abeilles qui l’habitent disparaissent à grande vitesse, un phénomène qu’ Antonin Adam, chercheur en science apicole, attribue à une extrême sécheresse combinée à une exploitation intensive. Le chercheur rejoint, en partie, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) qui met cette hécatombe sur le compte du climat.

Brahim Chataoui, apiculteur, a déjà perdu 40 ruches en deux mois, sur les 90 qu’il exploite. A Béni-Mellal, ville marocaine située au pied du Moyen-atlas, les apiculteurs déplorent la perte d’environ 100.000 ruches depuis l’été 2021. Le gouvernement marocain a programmé une aide de 12 millions d’euros dont les apiculteurs attendent encore le déblocage.

Le Maroc a augmenté sa production de miel de 70% en une décennie, et doublé la quantité de ruches durant la même période.

Pour le rucher d’Inzerki, les effets sont multiples :

  • Les abeilles l’ont déserté ;
  • Les familles l’abandonnent aussi : il ne reste que 20 familles exploitantes, sur 80 ;
  • La structure des ruches cylindriques, en osier colmaté de terre et de bouses, s’affaiblit.

Les villageois ont créé une association, planté des herbes aromatiques résistantes à la sécheresse et œuvrent à la préservation de ce rucher traditionnel.

Source : Le Monde