Un collectif de professionnels de la santé s’est élevé contre la politique agricole commune (PAC), qui, selon lui, n’appuie pas assez l’agriculture biologique, alors que le gouvernement français a connaissance des effets des pesticides sur la santé de sa population.
Hormis production bio, la moitié des denrées contiennent des pesticides dont 60% seraient des perturbateurs endocriniens.
Selon ce collectif, le bio présente plusieurs avantages :
- Les familles exploitantes ne sont pas quotidiennement exposées ;
- Les résidus sont présents dans 10% des denrées bio ;
- Les additifs utilisés dans la transformation agroalimentaire sont 90% moins présents dans les denrées bio ;
- Les qualités nutritionnelles du bio sont supérieures : antioxydants, omega-3…
Des études font le lien entre le bio et la diminution de certains cancers, du surpoids et du diabète. Citons, par exemple, l’étude, Association of frequency of organic food consumption with cancer risk : findings from the NutriNet-Santé Prospective cohort study, Julia Baudry et al., JAMA Internal Medicine, 2018.
Ni les recommandations du Haut Conseil de la santé publique qui ont suivi, ni le lancement du Programme Nutriton Santé, ne semblent trouver écho dans la politique agricole commune.
Pour le collectif, il faut les moyens de ses ambitions. L’objectif de 15% de surfaces bio en 2022 semble déjà remis en question mais la France doit s’astreindre à l’objectif de 20% en 2027 même si cela a un prix : une enveloppe bio de 5 milliards d’euros.
Le collectif demande que la France mette en place une politique cohérente avec les objectifs de santé fixés :
- Soutien aux transitions agricoles ;
- Communication aux consommateurs ;
- Offre bio suffisante et accessible.
Parmi les signataires de cette tribune, notons Barbara Demeneix, directrice de recherche au CNRS, Emmanuelle Kesse-Guyot, directrice de recherche à l’Inrae ou Denis Lairon, directeur de recherche à l’Inserm.
Source : Le Monde