L’avenir de l’agriculture durable commence par la formation des jeunes générations à sa pratique. Le réseau des jeunes producteurs et professionnels agricoles du Togo (REJEPPAT) met en place des lieux d’apprentissage de l’agroécologie : des fermes-écoles.
A la ferme-école Albarka située au centre du Togo, l’enseignement est dispensé dans les champs ou au milieu des animaux : une quinzaine d’élèves écoutent attentivement Assimou Ayabawe, formateur, leur expliquer comment tirer partie des douze hectares mis à leur disposition. Il est aussi coordinateur du réseau REJEPPAT. Son objectif est de réconcilier les jeunes avec l’agriculture et de les convaincre qu’il est possible d’en vivre « comme un fonctionnaire ».
Le réseau est soutenu par l’association Agriculteurs français et développement international (AFDI) qui a aidé à la mise en place du concept de ferme-école au Togo. Abdoulaye Issifou, directeur d’Albarka, est à l’origine du projet. En 2010, après un passage au centre béninois Songhaï, temple de l’agroécologie, il forme cinq jeunes aux techniques de préservation des terres. Dix ans après, 285 jeunes sont passés par ces fermes-écoles dans l’optique de lancer leur propre exploitation ou élevage.
Cette initiative vise à donner aux jeunes ruraux des ouvertures professionnelles tout en préservant la biodiversité, seule rempart contre l’appauvrissement des sols et l’avancée du désert.
Pour les responsables du projet, les fermes-écoles sont essentielles, elles participent à la sécurité alimentaire d’une population togolaise croissante, à l’utilisation des terres en faveur des locaux, à la création d’emplois et à la protection des espaces naturels.
L’ultime rêve est d’aboutir à une autosuffisance alimentaire et à une réappropriation des territoires par et pour les populations.
Source : Le Monde Afrique