Comprendre les enjeux de l'agriculture

Certains soupçonnent la Russie de visées militaires au Soudan, alors qu’elles sont, en fait plus économiques.

Dès 2021, la société Uralchem, fabricant russe de produits chimiques, notamment d’engrais minéraux et de salpêtre ammoniacal et Uralkali, autre société russe spécialisée dans la production de potasse à partir de ses mines de l’Oura, vont fournir des engrais à l’Afrique du nord, avec un objectif de conquête du marché est-africain.

Le deal a été conclu avec le vice-président soudanais Mohamed Hamdan Dagalo et le premier ministre Abdallah Hamdok. Les firmes russes attendent aussi de ce deal des avantages fiscaux que Khartoum pourrait bien leur accorder.

Le Soudan voit d’un bon œil cette opportunité de développer son agriculture et d’attirer des capitaux étrangers. En effet, le pays est dans une situation difficile depuis 10 ans et saisit les occasions d’une relance économique.

Pour la Russie, ce deal n’est que la première pierre d’un projet de conquête à l’est. En parallèle du projet local de base militaire russe, le Soudan est une porte d’entrée vers un nouveau marché.

Les engrais russes sont déjà présents au Zimbabwe, en Zambie, au Mozambique, en Angola et investissent le Kenya, une zone très agricole. La position étendue du Soudan leur permet de s’ouvrir sur l’Afrique centrale et orientale pour accéder à Djibouti et son plan national Djibouti 2035 qui comprend un volet agriculture.

Plusieurs entreprises russes commercent déjà avec le continent africain. Ces entreprises possèdent une expertise dans le secteur des minerais, du pétrole, du gaz et de l’extraction, compétence largement déployée en Afrique. Toutes sont des entreprises d’un poids financier important et imposent leur présence russe en Afrique.

En 2019, lors du sommet de Sotchi, la Russie affichait clairement son intérêt pour le potentiel de l’Afrique pour conforter ses ambitions économiques… et stratégiques.

Source : La Tribune Afrique