Comprendre les enjeux de l'agriculture

Avec la fermeture des restaurants, des cantines et des fast food depuis le début de la crise du Covid 19, nombre de fermiers américains ont dû laisser pourrir leurs cultures sur pied.

Ce fléau des déchets alimentaires contribue entre 6 et 10 % aux émissions mondiales de gaz à effet de serre. Tous les déchets alimentaires du monde créent à peu près les mêmes émissions nocives que l’Inde. Cela s’explique en partie par le fait que les déchets alimentaires mis en décharge dégagent du méthane, un gaz à effet de serre bien plus puissant que le dioxyde de carbone. Des organisations alimentaires américaines travaillent dur pour lutter contre ce gaspillage, tant à la source (les fermes) qu’au point final (les consommateurs).  Full Harvest, une startup basée à San Francisco, est à la pointe de ces efforts. L’entreprise s’attache à trouver des acheteurs pour des produits imparfaits ou mal calibrés. Elle recrute des agriculteurs pour qu’ils offrent leurs produits sur son marché en ligne et invite également les entreprises du secteur de l’alimentation et des boissons à utiliser ce même marché pour acheter les produits, qui finissent en frites, jus et sauces. Aujourd’hui Full Harvest demande une aide urgente pour les récoltes invendues. A l’autre bout de la chaîne, les banques alimentaires n’ont pas les moyens logistiques de transporter et stocker les dons. Full Harvest a trouvé des donateurs pour financer cet effort logistique. L’objectif à New York, par exemple, est de livrer, dès début septembre, 48 000 boîtes de légumes aux familles en état d’insécurité alimentaire. Les boîtes de produits biologiques de 8kg coûtent $25 pièce aux donateurs contre 40 pour une boîte identique vendue par des fermes communautaires. Un mouvement d’opinion fait pression sur le Congrès pour qu’il accorde des exemptions fiscales aux fermiers qui font don de leurs récoltes invendues.

Pour mémoire, les Etats-Unis comptent 2 millions de fermes Le revenu agricole provenant des légumes s’élève à environ 20 milliards de dollars, selon le ministère américain de l’agriculture. Environ la moitié des légumes sont vendus aux supermarchés, et l’autre moitié aux institutions, industries et commerces alimentaires tels que restaurants, cafétérias, écoles et grandes entreprises de transformation.

Source : Bloomberg