2018 fut une année bénie pour les producteurs de soja brésiliens. Leurs exportations ont fait un bond spectaculaire de 72 à 84 millions de tonnes tandis que leurs recettes, en monnaie locale, faisaient de même. Le précédent record date de 2007. Raison de ce succès ? La demande chinoise, évidemment. La demande de l’Empire du Milieu croît exponentiellement avec l’explosion de la consommation de viande de porc par les Chinois : 50 Kg par an et par habitant contre 20kg, 30 ans plus tôt. Les importations de soja ont, elles, triplé en dix ans. Elles s’élèvent à 90 millions de tonnes par an soit, l’équivalent cinq cargos par jour… La guerre commerciale sino-américaine, à partir de 2018, a aussi joué un rôle important : la Chine s’est détournée des Etats-Unis au profit du Brésil. Mais, en 2019, les ventes miracles du siècle sont en passe de devenir un souvenir. Les Brésiliens font aujourd’hui grise mine. La peste porcine décime les élevages chinois qui auraient perdu 12% de têtes de bétail. Les perspectives sont encore plus sombres. Selon certains experts, la Chine pourrait perdre 200 de ses 360 millions de porcs. Conséquence : la Chine réduirait cette année ses importations de soja de 5 à 8 millions de tonnes. Une paix commerciale sino-américaine, toujours possible, achèverait de désespérer les producteurs de soja brésiliens. Leurs exportations pourraient chuter de 20%, passant sous la barre des 70 millions de tonnes.
Source : ft.com