Spécialiste de l’alimentation mondiale et de la faim dans le monde, le Dr Matin Qaim de l’Université de Göttingen, en Allemagne, ne pense pas que l’agriculture biologique puisse nourrir le monde. Dans un exposé qu’il a présenté à l’Assemblée générale d’Agravis, le numéro deux de la coopération en Allemagne, il considérait que le changement climatique n’avait pas été jusqu’à présent globalement défavorable à l’agriculture et que les augmentations et les diminutions de productivité observées se compensaient. Des zones comme la Sibérie profitent du changement de climat. Pour ajouter aussitôt qu’il n’en serait pas de même à l’avenir. A peu près, 70 % des études prospectives arrivent à la conclusion que d’ici 2050 il faudra s’attendre à des baisses de productivité de 10 à 25 %.
Alors que l’agriculture devra nourrir 9,8 milliards d’humains à cette échéance, c’est-à-dire 2 milliards de plus qu’actuellement. Elle devra, de surcroît, produire en même temps des matières premières renouvelables pour protéger le climat. Devant ces perspectives, la revendication de plus d’agriculture bio dans le monde est totalement absurde, selon ce scientifique. Actuellement il n’y a que 1 % de la surface agricoles qui soit exploitée en bio. Comparés à ceux de l’agriculture conventionnelle, ses rendements ne sont le plus souvent que de moitié. Conclusion du Dr Martin Qaim : ceux qui revendiquent une généralisation du bio devront soit accepter la faim dans le monde soit trouver plus de surfaces agricoles…
Malgré tout, l’agriculture bio reste importante pour l’avenir. Elle a une fonction pionnière selon le professeur. L’agriculture conventionnelle peut en apprendre, en particulier, concernant les rotations des cultures, la sélection des variétés pour utiliser moins de pesticides et obtenir des rendements élevés avec moins d’intrants chimiques.
MB Socopag