Actuellement, le fonctionnement de l’Union africaine (UA) est financé à 80 % par des fonds extérieurs, en provenance essentiellement de l’Union européenne. Afin de rendre l’Union plus autonome, les chefs d’Etat ont décidé, en janvier 2018 lors du sommet d’Addis Abeba, d’instaurer une taxe de 0,2 % sur les importations de certains produits, dont les produits alimentaires. « L’objectif est d’arriver à 400 millions de dollars par an d’ici 2020, explique Pierre Mukoko Mbonjo, ancien ministre des relations extérieures du Cameroun, et en charge du dossier à l’UA. La première année, c’est 65 millions de dollars. Au moment où je vous parle, nous avons dépassé 45 millions de dollars » (RFI, le 2 juillet). Déjà 23 pays, sur 55 Etats membres de l’UA, ont mis en place cette taxe assure Alpha Condé, président de la République de Guinée. « Il y a déjà presque la moitié des Etats qui ont déjà accepté. Et beaucoup, dont la Guinée, l’ont déjà mise dans leur budget» déclare-t-il sur RFI (le 3 juillet). Mais cette taxe ne fait pas l’unanimité. Elle est critiquée par de nombreux pays d’Afrique australe, emmenés par l’Afrique du Sud. « « Ils sont d’accord pour les 0,2%. Mais le problème, c’est une mauvaise interprétation de l’Afrique du Sud » assure Alpha Condé qui pense que cette réticence « est en train de diminuer progressivement ».
OM, Socopag