La pollution des sols est certainement une des plus grandes menaces qui pèse sur la sécurité alimentaire mondiale.
Ces quelques chiffres parlent d’eux-mêmes :
– 22 millions d’hectares sont considérés comme sur la planète
– 80 000 zones sont contaminées en Australie et 1 300 aux États-Unis ;
– le ministre chinois de la Protection de l’environnement fait état de 16% de sols pollués dans toute la Chine et de 19% de terres culturales contenant des traces de métaux lourds.
La pollution agricole est surtout liée à l’application excessive de pesticides
La pollution renvoie à la présence de composés organiques ou chimiques en concentration anormale dans le sol. Elle peut être de source agricole : les amendements, les déjections du bétail, l’eau d’irrigation de mauvaise qualité- notamment les eaux usées- les pesticides…
Les agents polluants peuvent être classées en trois catégories :
– moyennement dangereux: les composés organiques…
– dangereux: les métalloïdes, les polluants organiques persistants…
– très dangereux: les métaux lourds (cadmium, arsenic, plomb…), les radionucléides qui subsistent en permanence dans le sol et ont une propriété toxique.
Bien des voix expertes dénoncent l’abus des pesticides: la germination est retardée, l’élongation des racines souffre, le métabolisme du sucre et des chlorophylles ralentit…
Les polluants n’attaquent pas que les plantes cultivées ; les animaux peuvent être conduits à les ingérer, à inhaler les particules en suspension dans l’air ou les attraper par contact cutané à l’occasion d’une blessure. Aussi les dommages provoqués par la pollution des sols font-ils craindre une chute importante de productivité animale et végétale en même temps qu’une volatilité des prix agricoles, menaçant par-là le niveau de vie de millions de cultivateurs, d’éleveurs, de pasteurs et d’exploitants forestiers
La pollution des sols va s’aggraver dans les pays du Sud
L’état des sols continuera-t-il à se dégrader dans les années à venir ? La majorité des États ne reconnaît pas encore l’urgence du problème : preuve en est le peu d’études réalisées sur le sujet et qui se limitent jusqu’ici aux pays riches industrialisés. Pourtant, il y a des sérieuses raisons de penser que le phénomène va vraisemblablement s’aggraver. La consommation de pesticides progresse rapidement dans les pays en voie de développement. En l’espace de dix ans, elle a quadruplé au Bengladesh, multiplié par six en Éthiopie et au Rwanda et décuplé au Soudan.
John Mahrav