Comprendre les enjeux de l'agriculture

C’était en 2003, le sommet de l’Union africaine (UA) à Maputo (Mozambique) adoptait  un Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA) par lequel les États membres s’engageaient à consacrer 10% de leurs dépenses publiques à l’agriculture et à atteindre un taux de croissance agricole de 6%.  Cette feuille de route comptait, par ailleurs, quatre piliers : gestion durable du foncier et de l’eau, développement des infrastructures rurales et commerciales, augmentation de l’approvisionnement et éradication de la faim et, enfin, diffusion des nouvelles technologies et soutien à la recherche. Quinze ans après, le bilan est plutôt décevant. Globalement, les investissements publics sont passés de $ 128,5 millions entre 1995-2003 à $ 406 millions pour la période 2003-2014, loin de l’objectif des 10 ans du PDDAA. Seuls 13 pays ont pu atteindre cet objectif, l’Éthiopie, le Malawi, le Ghana, la Guinée, le Mali, le Sénégal et Madagascar, entre autres. Seule, 0,51% du PIB agricole a été consacré à a recherche, contre un engagement de 1%. L’échec le plus retentissant est certainement l’incapacité de l’Afrique à se nourrir : ses importations alimentaires étaient de $65,8 milliards en 2016 et ses exportations de $47,2 milliards, soit un déficit de $ 18,6 milliards.