Depuis le 1er Octobre, suite à la décision prise par le Parlement européen et les états membres lors de la réforme 2013 de la PAC, le système des quotas régulant le marché du sucre a pris fin. Le système de protection des marchés avait été mis en place à la fin des années soixante. Il n’y a désormais plus de quotas de production du sucre niveau du marché européen. A la suite de cette libéralisation, l’Europe redeviendra exportatrice nette de sucre.
La France va augmenter sa production
La France étant aujourd’hui le premier producteur européen de sucre grâce à ses cultures de betteraves à sucre, a déjà anticipé cette dérégulation. Les grands sucriers que sont Tereos, Cristal Union et Saint Louis ont négocié avec les planteurs afin qu’ils augmentent, cette année, les superficies consacrées à la betterave,, l’objectif étant d’accroître la production de 20%.
Rude concurrence mondiale
Les poids lourds de la production mondiale du sucre, issue de la culture de la canne à sucre que sont le Brésil, la Thaïlande et l’Inde, vont eux aussi augmenter de manière substantielle leur production. Or dans un contexte où les cours du sucre sont au plus bas depuis plus d’un an et demi -car l’offre mondiale de sucre est supérieure à la demande-cela laisse présager de très fortes tensions sur ce marché. Dans l’Union européenne, la vague de restructuration destinée à préparer la libéralisation du marché a eu lieu : 40% des sucreries ont été fermées entre 2005/2006 et 2009/2010.Un rapport de la commission européenne envisage une hausse de la production sucrière de 6% d’ici 2026, avec un triplement de la production d’isoglucose pour atteindre 2,3 millions de tonnes. Parallèlement, la levée des quotas se répercutera sur les importations qui devraient baisser de 3,5 à 1,8 millions de tonnes tandis que les exportations augmenteraient de 1,3 à 2,5 millions de tonnes. La compétitivité est de loin le facteur clé dans ce nouvel environnement plus complexe et volatile qu’auparavant.
Carole Ivaldi