Au Kenya, l’agriculture est un pilier économique essentiel, représentant environ 30% du PIB et employant la majorité de la population active. Cependant, cette production agricole intensive menace souvent la biodiversité locale. Face à ce défi, le Kenya explore aujourd’hui des moyens de concilier la production agricole et la préservation de son patrimoine naturel. Cette démarche vise à atteindre un équilibre entre la sécurité alimentaire et la protection des écosystèmes, notamment dans un contexte de changement climatique qui accentue les pressions sur les terres arables.
En vue de trouver cet équilibre, le gouvernement kenyan, en partenariat avec des ONG et des organisations internationales comme l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), a lancé plusieurs initiatives. En 2024, un programme national a été mis en place pour encourager les agriculteurs à adopter des pratiques agroécologiques respectant les sols et les écosystèmes fragiles. Ces pratiques incluent l’agroforesterie, qui combine les cultures avec la plantation d’arbres pour améliorer la biodiversité et la limitation des pesticides chimiques, favorisant ainsi les pollinisateurs et autres espèces bénéfiques.
Le pays connaît aussi un développement encourageant des « zones de conservation communautaire ». Ces zones, établies en collaboration avec les communautés locales, protègent les habitats naturels tout en priorisant l’agriculture raisonnée. Des régions comme le comté de Laikipia et la réserve nationale du Masai Mara ont mis en place des zones tampons où les activités agricoles sont intégrées de manière durable. Cela aide la faune sauvage à coexister avec les cultures. En plus de contribuer à la biodiversité, ces efforts permettent aux communautés de diversifier leurs sources de revenu grâce à l’agrotourisme et la valorisation de produits locaux respectueux de l’environnement.
La pression sur les terres augmente, notamment en raison de la croissance démographique accentuée. Les agriculteurs kenyans sont ainsi amenés à faire le choix entre maximiser les rendements ou protéger l’environnement. Pour surmonter cela, des investissements supplémentaires sont nécessaires pour sensibiliser et former les agriculteurs à des pratiques durables, tout en garantissant des rendements suffisants et assurer la sécurité alimentaire.
Malgré ces difficultés, le Kenya avance à grands pas vers un modèle agricole dont la mission principale est de protéger la biodiversité. Grâce aux efforts de conservation et aux pratiques agricoles durables, le pays pourrait devenir un exemple en Afrique, démontrant qu’il est possible de soutenir à la fois la production agricole et la protection de l’écologie. Si ces initiatives sont maintenues et étendues, elles pourraient inspirer d’autres pays africains dans la recherche d’une conciliation entre agriculture et biodiversité.