La désertification demeure un défi majeur sur le continent africain, menaçant la productivité agricole, la rentabilité et la sécurité alimentaire de millions de personnes. Afin de contrer ce phénomène, plusieurs programmes de reboisement et d’agroforesterie ont été mis en œuvre. Dans ce sens, l’initiative la plus récente est la Grande Muraille Verte (GMV), un projet panafricain lancé en 2007 visant à restaurer au moins 100 millions d’hectares de terres dégradées d’ici 2030.
Selon les données disponibles en 2024, d’importants progrès ont été réalisés dans le cadre de la GMV. Jusqu’à cette année, plus de 20 millions d’hectares ont été restaurés, représentant 20% de l’objectif escompté. Ces efforts sont soutenus notamment par des investissements internationaux significatifs, y compris les engagements financiers renouvelés lors du One Planet Summit en mars 2024, où $14 milliards supplémentaires ont été alloués pour la période 2021-2025.
Une actualité récente notable est l’augmentation des engagements nationaux. En effet, plusieurs pays d’Afrique subsaharienne ont intensifié leurs programmes de reboisement, notamment le Sénégal, l’Éthiopie et le Nigeria. A titre d’exemple, l’Éthiopie a lancé fin 2023 une campagne de plantation d’arbres ayant permis de planter plus de 500 millions d’arbres en une seule journée, établissant un record mondial.
L’adoption de pratiques agroforestières joue également un rôle crucial. Des techniques innovantes, comme l’agriculture de conservation et l’utilisation d’espèces d’arbres locales résistantes à la sécheresse, contribuent à renforcer la résilience des écosystèmes locaux.
Des études indiquent en effet que l’agroforesterie augmente éventuellement les rendements agricoles de 20 à 30% dans les zones arides, et par la même occasion, améliore la fertilité des sols. Les programmes actuels de reboisement et d’agroforesterie en Afrique mettent en avant des efforts significatifs pour lutter contre la désertification. A travers de tels engagements prometteurs et des stratégies optimales, il est désormais possible d’envisager une amélioration substantielle des écosystèmes africains et une meilleure sécurité alimentaire dans les années à venir.
Toutefois, le besoin de financements durables, la coordination entre les pays et l’implication des communautés locales sont une condition sine qua non pour le succès à long terme de telles pratiques. Les experts soulignent l’importance d’une approche intégrative combinant le reboisement, la gestion des ressources hydriques et le développement socio-économique.