Les espoirs de nombre de gouvernants et d’agriculteurs reposent sur les progrès des nouvelles technologies appliquées à l’agriculture. Les nouveaux outils – capteurs, drones, satellites, robots, etc- sont alimentés par l’intelligence artificielle. Cette dernière est d’autant plus précieuse quand elle contribue à réduire le recours aux intrants chimiques néfastes pour l’environnement comme les herbicides.
Ainsi Deere and Co vient-il de mettre au point une rampe d’épandage équipée de dizaines de caméras et d’un processeur graphique formaté pour repérer les mauvaises herbes, comme par exemple, l’amarante de Palmer. Circulant dans les champs elle pulvérise les herbes indésirables sans jamais déborder sur les récoltes. L’entreprise canadienne Precision AI offre les mêmes services, cette fois, avec des drones pilotés par l’intelligence artificielle.
Deere et Precision AI ne sont pas les premiers à offrir des procédés basés sur l’IA pour le ciblage des mauvaises herbes et la réduction de la consommation des herbicides chimiques.
Depuis longtemps L’IA permet d’analyser de grandes quantités de données agricoles, telles que les images satellite, les données météorologiques et les historiques de culture. Elle permet ainsi de repérer avec précision les zones infestées de mauvaises herbes. Ce repérage permet aux agriculteurs de ne pulvériser que les parcelles atteintes et non l’ensemble des champs.
L’innovation de Deere s’inspire plutôt des technologies de vision par ordinateur, les drones et les robots agricoles qui peuvent détecter les mauvaises herbes en temps réel. Deere et Precision AI proposent une solution qui associe dans un même mouvement ciblage et pulvérisation.
Réduction de 59% de la consommation des herbicides
Ces deux technologies sont particulièrement intéressantes en matière de préservation de l’environnement. La méthode de Deere baptisée See and Spray permet de réduire la consommation d’herbicides de 59% ! Le procédé a de l’avenir si les agriculteurs renoncent aux plantes génétiquement modifiées pour être plus résistantes aux herbicides comme le soja, le maïs ou le coton. Les agriculteurs n’ont pas de scrupules pour utiliser à outrance les herbicides chimiques.
Il reste à convaincre les agriculteurs d’adopter une méthode aussi révolutionnaire et, pour l’instant, coûteuse. Ce devrait être le cas si on tient compte des avantages collatéraux du procédé du fait que les ruissellements seraient moins nocifs, la biodiversité mieux protégée et les risques de cancer humains réduits.
En amont, l’IA a des capacités prédictives. Elle peut alerter sur les moments, les zones et les conditions dans lesquelles les mauvaises herbes vont prospérer. Ces renseignements sont cruciaux pour les robots qui vont ensuite cibler et pulvériser.
L’IA contribue enfin à la sensibilisation et à la formation des agriculteurs aux nouvelles technologies. Elle leur fournit des conseils personnalisés sur la gestion des mauvaises herbes, leur modulation en fonction des cultures et de les intégrer aux pratiques de conservation des sols comme la rotation des cultures, la préservation de l’équilibre organique des sols en tenant compte de facteurs comme le type de culture ou les conditions environnementales ou la préservation de la biodiversité.