Comprendre les enjeux de l'agriculture

Le fleuve Paraná, en Argentine, long de 5.000 kilomètres, est au plus bas. La vie de la faune et de la flore aquatiques s’en trouve perturbée, ainsi que celle des populations qui l’exploitent au quotidien.

Une grande partie des récoltes céréalières argentines, brésiliennes et paraguayennes transite par ce fleuve. Les pertes liées à cet étiage historique se chiffrent déjà en plusieurs centaines de millions de dollars pour les exportateurs, privés d’exportations à des prix pourtant très favorables sur ces denrées

Caractérisé par un débit de 17.000 m3 seconde, il est alimenté par un bassin situé au Brésil et par le fleuve Paraguay dont le débit s’est affaibli depuis le printemps.

Déforestation, constructions de barrages ou changement climatique ? Les avis divergent. Les uns refusent de pointer un doigt accusateur uniquement vers le climat pour ne pas fermer les yeux sur la déforestation et, plus généralement, sur les pratiques  humaines. D’autres rappellent que la décrue a commencé avec une nette raréfaction des pluies depuis 2019. Quelles que soient les causes, la question est de savoir s’il s’agit d’un épisode ou d’une nouvelle configuration géofluviale.

Au quotidien, le faible débit complique la navigation fluviale et limite les capacités de chargement, avec des coûts de transport plus élevés pour les 4500 grands navires qui empruntent ce fleuve chaque année.

En parallèle des céréales, d’autres marchandises transitent par ce fleuve :

  • Gaz naturel comprimé ;
  • Équipements automobiles ;
  • Matières sidérurgiques…

Les exploitants et transporteurs usagers vont devoir s’adapter aux nouvelles conditions de navigation pour continuer à profiter des 25 terminaux, véritable hub d’échange qui voit transiter annuellement environ 80 millions de tonnes de céréales, de farines et d’huiles.

Un autre défi politique s’annonce, renouveler la concession de dragage des 3500 km de voie navigable, entre les mains du groupe Jan de Nul jusqu’à fin juillet. Cinq groupes sont en compétition pour ce renouvellement.

Quel que soit l’attributaire, les armateurs attendent avec impatience un dragage et des travaux qui permettent un aménagement plus durable de cette importante voie navigable soumise aux caprices de l’eau.

Source : Dialogochino.net