La Politique Agricole Commune européenne (PAC) s’articule autour de deux familles de mesures, financées indépendamment, l’une pour stabiliser les marchés et les aides directes, l’autre pour soutenir des actions structurelles.
Les pays membres ont déjà l’autorisation de transférer les fonds entre les deux familles. A compter de 2023, la nouvelle PAC leur permettra aussi d’étendre l’utilisation des fonds des programmes opérationnels (PO) à d’autres secteurs que les filières fruits et légumes.
La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles française (FNSEA) rappelle que le choix d’étendre ces programmes opérationnels ne peut se faire qu’avec l’assentiment des filières concernées. Si les éleveurs porcins candidatent déjà, les filières bovine et laitière sont plus divisées.
La réticence de ces filières s’explique par la nature des aides opérationnelles. Contrairement aux autres dispositifs versés directement aux exploitants, les financements liés aux programmes opérationnels sont versés aux organisations et associations qui couvrent les filières concernées. En échange, ces collectifs doivent planifier, développer et optimiser la production des filières qu’ils couvrent.
Historiquement, la représentation porcine dispose de plus d’ancienneté et de confiance de la part des éleveurs.
A titre d’exemple le groupement Fruits & Légumes a reçu 121 millions en 2020 en échange de l’établissement d’une stratégie pluriannuelle salvatrice pour la filière.
Tous les groupements sont éligibles, quelle que soit leur taille. Ainsi l’association de groupements Légumes pour l’industrie (Cénaldi) a bénéficié des aides de ces programmes opérationnelles et permis aux producteurs adhérents d’acheter de nouvelles récolteuses plus performantes ou de proposer aux industriels des prestations nouvelles comme le lavage de carottes.
A chaque fois, les limites de ces dispositifs résident dans la lourdeur administrative de leur mise en œuvre et de leur supervision, principalement en raison de l’inertie connue de l’appareil public.
Mais, contrairement aux aides directes qui viennent compenser des exploitations déficitaires, les aides versées dans le cadre des aides opérationnelles initient des réflexions et des réorganisations pour rentabiliser les filières.
Source : Ouest-France