Les industriels de l’industrie agro-alimentaire saisissent l’opportunité de la fronde citoyenne pour une alimentation plus saine pour communiquer sur le sujet. L’entreprise Bonduelle, géant de la conserverie, né en 1926, grâce aux petits pois, propose une nouvelle gamme de produits « testés pour les résidus de pesticides ». Pour Christian Malenfant, vice-président au marketing, c’est une « responsabilité sociale » avant tout.
Seuls les légumes avec 0 pesticide sont mis sur le marché, au sein de la gamme Artic Gardens, sous le slogan « Légumes surgelés santé pour vos recettes ». Distribués au Québec, les emballages de ces denrées porteront la mention « testés pour les résidus de pesticides », une mention permise par la loi fédérale mais qui n’est pas une appellation officielle.
Les dirigeants de la marque mettent en avant l’intérêt de ce label qui contrôle le produit fini plutôt que le Bio qui implique une obligation de moyen.
86% des Québécois sont inquiets de leur alimentation et des pesticides qu’elle contient selon le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Un besoin de sécurité alimentaire que Bonduelle tient à satisfaire avec cette gamme.
D’où viennent les légumes ? Bonduelle a fait le choix de s’approvisionner auprès de la filière raisonnée qui permet de garantir une qualité tout en assurant à l’exploitant de vivre de son activité. Ainsi l’exploitant ne s’interdit pas l’usage de pesticides sous certaines conditions mais développe d’autres techniques culturales : désherbage mécanique, pièges à insectes, champignons fongicides, insectes prédateurs de nuisibles.
Afin de garantir la portée de son action, Bonduelle avance que les produits sont testés par un laboratoire indépendant qui a la tâche de traquer la moindre trace de pesticide parmi 300 agents référencés. C’est un laboratoire français, Phytocontrol, qui effectue une spectrométrie de masse pour détecter les éventuelles molécules chimiques.
L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) n’autorise pas la mention radicale « sans résidus de pesticide » dans la mesure où elle estime que la maîtrise de la chaîne agroalimentaire ne peut le garantir à 100%.
Entre cette distinction et la question de l’indépendance du laboratoire saisi par Bonduelle, on peut se poser la question de la plus-value réelle de cette offre sur les rayons, mais elle a au moins l’intérêt de mettre en lumière le critère pesticide dans l’alimentation.
Source : La Presse Canada