Comprendre les enjeux de l'agriculture

Nées il y a plusieurs dizaines de milliers d’années, les tourbières du Congo se sont formées dans une cuvette fortement arrosée où les matières organiques végétales se décomposent partiellement pour produire ce sol tourbeux pauvre en oxygène.

La faible dénivellation du fleuve Congo, 115 mètres sur 1700 km, a favorisé l’apparition de la deuxième plus vaste forêt marécageuse au monde après l’Amazonie.

En 2014, une équipe de l’Université de Leeds prélève des échantillons dans cette couche de tourbe étonnamment – son épaisseur peut atteindre 6 mètres – qui couvre 40% de la zone dépressionnaire.

Cette tourbe est chargée de milliards de tonnes de carbone émis par les arbres morts et piégés sur place. Du carbone qui accentuerait le dérèglement climatique s’il devait s’échapper dans l’atmosphère. Il représente l’équivalent de vingt années d’émissions liées aux énergies fossiles dans un pays comme les États-Unis !

La formidable capacité de ces tourbières à piéger les quelque trente milliards de tonnes de dioxyde de carbone constitue en même temps le talon d’Achille de cet écosystème.

Plusieurs menaces pèsent sur cet espace :

  • Le réchauffement climatique qui menace d’assécher la tourbière et de terminer sa décomposition, ou pire son embrasement hors de contrôle ;
  • L’intervention humaine par déforestation, voire par exploitation d’un potentiel gisement pétrolier.

Même si les autorités congolaises semblent conscientes de l’importance de cette tourbière dans la préservation des populations et des territoires, elles s’en remettent aux instances internationales pour prendre en charge les coûts d’une politique environnementale.

Le pays a d’ores et déjà signé accord de 65 millions de dollars avec la France dans le cadre de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (Cafi), sans pour autant exclure des activités extractives dans cette zone. Il s’est engagé à conférer aux tourbières un statut juridique spécial d’ici 2025.

Malgré la pandémie de la Covid-19, les travaux de recherche et l’exploitation des données du projet « CongoPeat » se poursuivent.

Source : francetvinfo.fr