Comprendre les enjeux de l'agriculture

Jusqu’à présent, les scientifiques pensaient que l’usage de l’engrais remontait à 800 ans avant JC mais l’étude « Crop manuring and intensive land management by Europe’s first farmers », menée par des chercheurs de l’université d’Oxford semble démontrer que son usage est bien plus ancien.

Cette étude publiée dans la revue « Proceedings of the National Academic of Sciences » (PNAS) apporte des éléments convaincants en faveur de cette théorie. Les chercheurs ont procédé à une analyse isotopique de végétaux qui a mis en évidence la présence de fumier sur d’anciens sites agricoles du Néolithique.

Les débuts de l’agriculture remonteraient à 10 000 ans dans le Croissant fertile, au Proche Orient.  Cette fois-ci, c’est l’Europe qui a servi de terrain de recherche : Grèce, Bulgarie, Royaume-Uni et Danemark.

Forte des avancées en biochimie végétale, Amy Bogaard, archéologue canadienne et professeure d’archéologie à l’Université d’Oxford, a fait étudier par son équipe plus de 2500 graines anciennes de céréales et de légumineuses collectées sur des sites néolithiques dont certains vieux de presque 8000 ans.

L’analyse consiste à identifier d’éventuels isotopes d’azote que l’on retrouve en quantité supérieure dans les plants qui poussent dans un fumier animal. La recherche s’est avérée concluante pour les 13 sites étudiés.

Reste à savoir comment  ces pionniers de l’usage des intrants ont acquis cette connaissance de la fertilisation par épandage de fumier ?

Les chercheurs émettent l’hypothèse que les agriculteurs faisaient cohabiter l’élevage animal avec la culture et qu’ils ont pu constater une meilleure productivité sur les parcelles mixtes.

Pour ces agriculteurs dont la survie dépendait entièrement des cultures, une attention particulière était portée au rendement de chaque parcelle.

Une agriculture de précision ancestrale en quelque sorte.

Source : PNAS